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Je suis guidé, sois-le par l’amitié.
Je te rendrai ça, je le jure,
Dès que tu seras, marié.


EDMOND.

Si tu le veux absolument…


DENNEVILLE.

Je veux plus encore ; j’attends de toi un bien autre service. Ne vas-tu pas ce soir au bal chez madame de Merteuil, la tante de ma femme ?


EDMOND.

J’y suis invité.


DENNEVILLE.

Tu sais que, de cette année, je suis brouillé avec elle.


EDMOND.

C’est ce qui m’étonne : une femme si aimable, et d’un si grand mérite !


DENNEVILLE.

C’est vrai. Des principes sûrs, excellens, une très bonne maison pour une jeune femme. Mais il fallait y aller deux fois par semaine, c’était gênant ; tandis que, me brouillant avec elle, je n’empêche pas ma femme de voir sa tante, sa seconde mère ; je suis trop juste pour cela. J’exige même qu’elle s’y rende exactement tous les lundis et vendredis, jours d’Opéra ; et au lieu de deux soirées d’ennui, j’y gagne deux soirées de liberté.


EDMOND.

C’est assez bien calculé.

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