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CAROLINE.

Comment ? est-ce que vous ne m’accompagnerez pas ?


DENNEVILLE.

Je le voudrais, ma chère, amie ; mais aux termes où j’en suis avec votre tante, cela paraîtrait fort singulier ; et puis j’ai ce soir un rendez-vous d’affaire ; tu sais, Edmond, cette affaire dont je t’ai parlé.


EDMOND, gravement.

Oui, madame, une affaire commerciale qu’il ne faut pas négliger, à cause de la concurrence.


CAROLINE.

Comme vous voudrez, vous êtes le maître.


DENNEVILLE.

Cela vous fâche ?


CAROLINE.

Nullement, j’y suis habituée. Autrefois j’étais assez bonne pour m’en affliger, et quand monsieur refusait de m’accompagner, je restais seule ici à pleurer.


DENNEVILLE.

Quel enfantillage !


CAROLINE.

C’est ce que je me suis dit. J’ai eu un peu de peine à prendre mon parti ; mais on prétend que les larmes et les chagrins enlaidissent. Je le croirais assez : c’est si affreux d’avoir les yeux rouges !

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