< Page:Scribe - Théâtre, 11.djvu
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

voir, moi qui vais au Vatican ; chargez-vous de ce soin, ma chère madame Gertrude.


GERTRUDE.

Moi, monseigneur ? Je ne peux pas souffrir ces gens-là.


LE CARDINAL.

D’où vient ?


GERTRUDE.

Je ne sais… je ne peux pas expliquer à monseigneur.


LE CARDINAL.

Si, si… je vous comprends ; mais priez-le seulement de déjeuner ici, avec moi et mon neveu.


GERTRUDE.

Si votre éminence l’exige ?


LE CARDINAL.

Sans doute. (Au domestique.) Les chevaux sont mis ?


LE DOMESTIQUE.

Oui, monseigneur.


LE CARDINAL.

Mes gants violets ! (Le domestique les donne à Gertrude, qui les présente au cardinal.) Je reviendrai bientôt ; un déjeuner léger. (Il fait un pas pour sortir et revient.) Ah ! je n’y pensais plus, car mon neveu me fait tout oublier ; on servira cette truite, dont je n’ai mangé hier que la moitié ; elle était excellente.


GERTRUDE.

Oui, monsieur.


LE CARDINAL.

Une truite du lac de Genève. Quel dommage que ce soit un canton protestant ! De si bon poisson !

    Cet article est issu de Wikisource. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.