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SOPHIE.

C’est ce que je lui ai dit ; mais il m’a répondu qu’il ne voulait point gêner madame, qu’elle y resterait tant qu’elle voudrait ; car il est impossible d’avoir des procédés plus gracieux, et surtout des manières plus distinguées.


MADAME DE BLANGY.

Tant pis, me voilà désolée d’être son obligée.


SOPHIE.

Et pourquoi ?


MADAME DE BLANGY.

Parce que, pendant le peu de temps que j’ai à rester ici, il sera impossible, s’il se présente, de ne pas le recevoir ; et l’apparence même d’une visite est pour moi une chose si ennuyeuse…


SOPHIE.

Oh ! si ce n’est que cela, rassurez-vous, il a été au-devant de vos vœux, et vous n’aurez pas même ce désagrément-là à redouter de lui.


MADAME DE BLANGY.

Comment cela ?


SOPHIE.

Il va partir pour Paris, et ne reviendra que quand vous n’y serez plus.


MADAME DE BLANGY.

À la bonne heure ; mais je vais lui expliquer…


SOPHIE.

Impossible ! car, à votre approche, il s’est hâté de s’éloigner, il ne veut voir personne au monde, et m’a chargée de vous le dire.

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