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Grâce à son âge, il peut m’aimer encore
Long-temps après que je ne serai plus.

(Après ce couplet, Bernardet passe entre Céline et madame de Lormoy.)

RAYMOND.

Songez donc que vous êtes à peine convalescente d’une maladie terrible, qui a demandé tous mes soins. Encore, j’ai eu bien peur, et vous aussi, convenez-en.


MADAME DE LORMOY.

Peur de mourir ! oh ! non ; mais j’avais peur de ne pas voir mon fils.


RAYMOND.

Ah ! mon Dieu, il reviendra ! il reviendra ce cher enfant que j’aime autant que vous ; car c’est moi qui l’ai vu naître, et qui l’ai vacciné ; et de plus, je l’ai soigné dans ses dernières blessures. Il reviendra, c’est moi qui vous en réponds, et vous serez bien surprise, un beau matin, quand je vous l’amènerai.


MADAME DE LORMOY.

Surprise ! non : car je l’attends toujours. Tous les jours en me levant, je me dis : « C’est aujourd’hui que je vais voir mon fils. » (À Céline.) Tu me demandais ce matin, pourquoi je voulais me faire aussi belle ? c’était pour lui.


RAYMOND.

Allons, allons, voilà que nous recommençons. Je défends qu’on en parle davantage. Vous devez fuir les émotions ; vous avez surtout besoin de calme et de repos. Si vous n’êtes pas raisonnable…


CÉLINE ET BERNARDET.

Au fait, maman, il faut être raisonnable.

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