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ARMAND, répète les deux derniers vers.

Je pars sans espérance.
En vous aimant toujours.

(Il se jette aux pieds de madame de Senange.)

MADAME DE SENANGE.

Ô ciel ! monsieur Armand, que faites-vous ? et que viens-je d’apprendre ?


ARMAND.

Ce secret que, sans l’arrivée de votre oncle, j’allais vous confier ce matin… mais ce n’est rien encore, vous ignorez à quel point je suis coupable envers vous, et quand vous saurez qui je suis…


MADAME DE SENANGE.

Que dites-vous ? achevez, m’avez-vous trompée ?


ARMAND.

Oui, madame, je suis celui à qui vous fûtes destinée, celui que vous détestiez sans le connaître, et qui maintenant ne vous a donné que trop de sujets de le haïr…


MADAME DE SENANGE.

Grand Dieu ! vous, monsieur de Saint-André ?


ARMAND.

Lui-même, madame.


MADAME DE SENANGE, à part.

Grâce au ciel, le mal n’est pas si grand que je croyais ; il m’avait fait une peur… (Haut.) Comment ! c’est vous, monsieur, qui depuis quinze jours êtes ici sous un nom supposé ?


ARMAND.

Le mien, si vous l’aviez connu, eût été pour moi un arrêt d’exil ; mais vous devez vous rappeler que

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