< Page:Scribe - Théâtre, 2.djvu
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

son amour, son estime et le bonheur qui m’était promis ; fut-on jamais plus malheureux ! Et le capitaine, que disait-il ?


MADELAINE.

Il secouait la tête en disant à l’autre : « Monsieur, prenez garde ; cela aura des suites. » À quoi l’autre répondait : « Tant mieux, je ne les crains pas ; et la preuve, c’est que je vais trouver mon adversaire. » Et alors il est sorti.


ARMAND.

C’est étonnant ; nous ne l’avons pas vu.


MADELAINE.

En le voyant partir, le capitaine a ajouté : « C’est bien, il a raison d’y aller, parce que quelqu’un qui aurait l’air d’éviter une affaire ne sera jamais mon neveu. »


ARMAND.

Dieu ! si je ne me bats pas, l’oncle va me refuser son consentement : et si je me bats, la nièce ne me donnera jamais le sien ; eh bien ? elle aura tort, parce qu’enfin, puisqu’elle consent à m’épouser, le soin de mon honneur doit lui être cher ; un homme qui se laisserait insulter ne serait plus digne d’elle ; oui, quand elle saura ce dont il s’agit, elle m’approuvera, elle me pardonnera ; et décidément j’y vais.

(Il fait un pas pour sortir, et aperçoit madame de Senange qui entre.)
    Cet article est issu de Wikisource. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.