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malgré elle. Sans adieu, mon cher avocat ; vous aurez

tous les papiers dont vous avez besoin, je ne les confierai à personne, et je vous les apporterai, moi-même, aujourd’hui si je le peux !


JAPHET.

Je suis à vos ordres, Madame.


Scène II.

JAPHET, puis TIMOTHÉE.

JAPHET.

Ah ! je suis fou d’aimer cette jeune personne… Moi, aspirer à la main d’une fille titrée ; moi, dont la réputation a commencé d’hier ; moi, qui suis sans fortune, et plus encore sans parens, sans famille ; enfant obscur et délaissé ; à qui on n’a pas même daigné jeter un nom… Eh bien ! ce nom, je ne le devrai qu’à moi, à moi seul… Je m’en ferai un plus honorable, plus noble, peut-être, que celui qu’on m’a refusé.


TIMOTHÉE, ouvrant la porte.

Ah ! il est seul !


JAPHET.

Timothée ! Que viens tu faire ?


TIMOTHÉE.

Je viens… je viens t’embrasser… Je n’y tenais pas, voilà trois jours que je ne t’ai vu.


JAPHET.

Et ton magasin ?… et le marchand chez lequel je t’ai placé ?…

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