< Page:Scribe - Théâtre, 3.djvu
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LA FOLIE.

Ouvrons, c’est autant de gagné ;
Mon secret, je vous le découvre,
Vous, qu’on voit toujours différer ;
Le temps arrive ; et quand on ouvre,
Personne ne veut plus entrer.


L’HERMITE.

Et que prétendez-vous faire de ce séjour magnifique ?


LA FOLIE.

J’en veux faire un nouvel Olympe.


L’HERMITE.

L’Olympe à la barrière de l’Étoile ?


LA FOLIE.

Est-ce que ce n’est pas assez haut pour cela ?


L’HERMITE.

Si, vraiment. Il y a de quoi se rompre vingt fois le col. Mais encore nous faut-il des divinités pour l’habiter.


LA FOLIE.

Eh ! mon Dieu, nous n’en manquerons pas, et dans un instant l’Olympe sera au grand complet. Songez donc qu’une place de dieu ou de déesse n’est pas une chose à dédaigner.


L’HERMITE.

Dans ce moment-ci, surtout ! où il y a tant de gens à terre qui ne demandent qu’à s’élever.


LA FOLIE.

Ah çà ! mon cher hermite, vous sentez qu’il me faut un premier ministre, et je compte sur vous. Vous êtes gai, spirituel, parfois malin et satirique.

    Cet article est issu de Wikisource. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.