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chise !… Ce n’est pas qu’au régiment ils ne prétendent que ça me fera du tort, et que ça nuira à mon avancement ; mais ça me regarde. Revenons à vous : je n’entends parler dans le pays que des sortilèges, des apparitions de la dame blanche, et je veux passer la nuit dans ce château pour me trouver en tête à tête avec elle.


GAVESTON.

Si ce n’est que cela, vous ne risquez rien : elle n’a garde de se montrer.


GEORGES.

Vous croyez ; c’est ce qui vous trompe, car elle m’a donné rendez-vous.


GAVESTON, riant.

Un rendez-vous ? (À part.) Allons, allons, c’est quelque original dont les idées ne sont pas bien nettes. (Haut.) Adieu, mon officier, minuit a sonné depuis longtemps, et je suis obligé de vous quitter, attendu que demain nous serons réveillés avant le point du jour.


GEORGES.

Et pourquoi ?


GAVESTON.

Pour tout disposer ; car, de grand matin, nous aurons beaucoup de monde au château, des affaires importantes… On va vous dresser un lit dans cet appartement.


GEORGES.

À moi ! y pensez-vous ! ce fauteuil me suffit, je serai mieux là qu’au bivouac. D’ailleurs les revenans que j’attends pourraient bien être des contrebandiers ou des montagnards de la bande de Rob-Roy, et je veux être sur pied pour les recevoir.

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