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MARIANNE.

Qu’est-ce que ça signifie ?


GUIDO.

Brisons là, Marianne ; de deux choses l’une : ou tu me comprends, et alors nous nous entendons ; ou bien tu ne me comprends pas, et alors nous sommes d’accord, parce que je ne me comprends pas moi-même.


MARIANNE.

Ah, mon Dieu ! mon Dieu ! vous qui êtes un si bon jeune homme, faut-il vous voir perdre ainsi l’esprit !


GUIDO, froidement.

Je n’ai rien perdu, Marianne ; mais laisse-moi seul, laisse-moi nourrir mes rêveries et ma mélancolie.


MARIANNE.

Oui, monsieur, nourrissez-vous.

(Elle va prendre un panier dans le fond.)

GUIDO.

À propos de ça, qu’est-ce que tu as pour notre déjeuner ?


MARIANNE, revenant, et passant à la gauche de Guido.

Hélas ! je n’ai rien.


GUIDO.

Pour nous deux ?


MARIANNE.

Oui, monsieur.


GUIDO.

Ça suffit, je ne t’en demande pas davantage. (Avec sentiment.) Tâche seulement que la meilleure part soit pour Minette.

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