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Air : J’en guette un petit de mon âge.

Je ne veux plus de semblable caprice.


MINETTE.

Et moi je veux des soins plus complaisans.
À mes désirs je veux qu’on obéisse.


GUIDO.

Quoi, vous voulez !… Est-ce vous que j’entends ?
Quel changement s’est donc fait en votre âme ?
Soumise et pleine de bonté,
Vous n’aviez pas, hier, de volonté.


MINETTE.

Oui ; mais aujourd’hui je suis femme.


GUIDO.

Eh bien, c’est là que je vous prends ; si vous êtes femme, raison de plus pour ne plus avoir de pareilles distractions ; on ne court pas ainsi après les gens, ça n’est pas convenable. Avec des manières comme celles-là, Minette, je ne pourrai jamais vous présenter dans la société ; et quand je sortirai, je serai obligé de vous laisser ici en pénitence.


MINETTE.

Eh bien, par exemple ! le beau plaisir d’être femme pour être en esclavage ; j’aurais donc perdu au change ! car autrefois j’étais libre, j’étais ma maîtresse, je pouvais sortir et rentrer sans permission, et j’entends bien qu’il en soit toujours ainsi.


GUIDO.

Et que deviendra ma dignité de maître ?


MINETTE.

Elle deviendra ce qu’elle pourra, Je défendrai mes

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