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TOM CARIBOU

deau, un bon vieux de nos voisins que je vois encore assis à la porte du poêle, les coudes sur les genoux, avec le tuyau de son brûle-gueule enclavé entre les trois incisives qui lui restaient.

Jos. Violon, comme on le sait peut-être, était un type très amusant, qui avait passé sa jeunesse dans les chantiers de « bois carré », et qui n’aimait rien tant que de raconter ses aventures de voyages dans les « pays d’en haut », comme on appelait alors les coupes de bois de l’Ottawa, de la Gatineau ou du Saint-Maurice.

Ce soir-là, il était en verve.

Il avait été « compère » le matin, suivant son expression ; et comme les accessoires de la cérémonie lui avaient mis un joli brin de brise dans les voiles, une histoire n’attendait pas l’autre.

Toutes des histoires de chantier, naturellement : batailles, accidents, pêches extraordinaires, chasses miraculeuses, apparitions, sortilèges, prouesses de toutes sortes, il y en avait pour tous les goûts.

— Dites-nous donc un conte de Noël, Jos., si vous en savez, en attendant qu’on parte pour la messe de

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