< Page:Stevenson - La Flèche noire.djvu
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Jack, dit Dick, je ne sais pas où vous étiez toute la journée, avez-vous vu cette Joanna ?

— Non, répondit Matcham, je ne l’ai pas vue.

— Ni entendu parler d’elle ?

Les pas se rapprochaient. Sir Olivier criait toujours à pleine voix le nom de Joanna dans la cour.

— En avez-vous entendu parler ? répéta Dick.

— J’en ai entendu parler, dit Matcham.

— Comme votre voix tremble ! Qu’est-ce qui vous prend ? dit Dick. C’est une très bonne chance, cette Joanna : cela détourne de nous leur attention.

— Dick, cria Matcham, je suis perdue ; nous sommes perdus tous les deux ! Fuyons, s’il en est encore temps. Ils n’auront pas de cesse qu’il ne m’aient trouvée. Ou voyez ! Laissez-moi sortir, quand ils m’auront trouvée, vous fuirez. Laissez-moi sortir, Dick… mon bon Dick. Laissez-moi.

Elle tâtonnait pour trouver le verrou, lorsque Dick enfin comprit.

— Par la messe ! s’écria-t-il, vous n’êtes pas Jack, vous êtes Joanna Sedley ; c’est vous qui ne vouliez pas m’épouser.

La jeune fille s’arrêta, sans parole et sans mouvement. Dick aussi se tut un moment, puis il reprit.

— Joanna, vous m’avez sauvé la vie, et j’ai sauvé la vôtre, nous avons vu couler le sang et été amis et ennemis… et j’ai pris ma ceinture pour

    Cet article est issu de Wikisource. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.