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après quoi, du reste, ce complice n’aurait pas

manqué de me faire chanter, et de m’assassiner par-dessus le marché. Tandis que, dans la réalité, je pourrais bien arpenter les rues de Londres jour et nuit, jusqu’à crever de fatigue, sans qu’un seul criminel daignât seulement faire attention à moi !… Et cependant, à ce point de vue, il y a toujours Bent Pitman qui tient à peu près ce rôle-là ! » reprit-il, songeusement.

Anxiété no 3 : Le cottage de Browndean, ou le complice récalcitrant. Car il y avait aussi un complice : et ce complice était en train de moisir dans un marais du Hampshire, avec les poches vides. Que pouvait-on faire de ce côté ? Maurice se dit qu’il aurait dû envoyer au moins quelque chose à son frère, n’importe quoi, un simple mandat de cinq shillings, de manière à lui faire prendre patience en l’approvisionnant d’espoir, de bière, et de tabac. « Mais comment aurais-je pu lui envoyer quelque chose ? » gémit le pauvre garçon en explorant ses poches, d’où il retira tout juste quatre pièces d’un shilling et dix-huit sous en monnaie de billon. Pour un homme dans la situation de Maurice, en guerre avec la société, et ayant à tenir, de sa main inexpérimentée, les fils de l’intrigue la plus embrouillée, on doit avouer que cette somme était à peine suffisante. Tant

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