racontais l’histoire de mes amies, jaunissant
dans la chasse au mari, achetant enfin ce mari parfois nul, souvent médiocre. Ces fiançailles, ces mariages, avaient-ils quelque rapport avec l’amour ?
— Tu t’indignes ! dit Maxime, un jour. Dans un an, dans deux ans, tu subiras la fascination du mariage. Tu te lasseras d’attendre l’époux rêvé. Tu tendras, toi aussi, l’éternel piège.
— Les hommes ne tombent que dans des pièges d’or, dis-je en soupirant. Dans le monde où nous vivons, la dot décide la destinée des femmes. Vois tes amis, Cayrol, Champsey, Figeac. Ils cherchent la demoiselle « à sac, » comme ils disent dans leur joli langage. Et les jeunes filles qui n’ont point ce « sac », les Suzanne Maury, les Laurette Exelmans et tant d’autres, elles commencent leur rôle — je ne dirai point de vieilles filles — mais de femmes célibataires. Les sports, les bals, les voyages étourdissent en elles ce malencontreux désir d’aimer qu’on dissimule comme une honte. Et cependant Laurette et