< Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol15.djvu
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rile ce visage intelligent et mûr qu’Oblonskï détourna

les yeux.

— Mais où nous verrons-nous ? J’ai absolument besoin de te parler, dit Lévine.

Oblonskï eut l’air de réfléchir.

— Eh bien ! Allons déjeuner chez Gourine, là-bas nous causerons ; je suis libre jusqu’à trois heures.

— Non, je dois encore faire une visite, dit Lévine après réflexion.

— Bon. Alors dînons ensemble.

— Dîner ? Mais je n’ai rien de particulier à te dire, seulement deux mots, et après nous causerons.

— Alors dis tout de suite tes deux mots et nous causerons pendant le dîner.

— Ces deux mots, les voici, mais, je te le répète, ce n’est rien d’extraordinaire.

Son visage prit soudain une expression méchante due à l’effort qu’il faisait pour vaincre sa timidité.

— Que font les Stcherbatzkï ? Tout se passe-t-il comme de coutume ? dit-il.

Stépan Arkadiévitch qui savait depuis longtemps que Lévine était amoureux de sa belle-sœur Kitty, eut un léger sourire, et ses yeux eurent un éclat de gaîté.

— À tes deux mots je ne puis répondre aussi brièvement parce que… Excuse-moi pour un moment…

Il fut interrompu par l’arrivée de son secrétaire qui entra d’un air respectueux et familier avec cette

    Cet article est issu de Wikisource. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.