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larmes étaient dans ses yeux quand il prononça

ces paroles, et je vis que la main qu’il tendait à Volodia, à ce moment à l’autre bout de la chambre, tremblait un peu. La vue de cette main tremblante me fit beaucoup de peine, et il me vint l’idée, qui m’attrista encore plus, que papa avait servi en 1812 et s’était acquis la réputation d’un courageux officier. Je pris sa longue main veinée et la baisai. Il serra fortement la mienne, puis sanglotant tout à coup, il prit à deux mains la petite tête brune de Lubotchka et se mit à lui baiser les yeux. Volodia fit tomber sa pipe exprès, et en s’inclinant pour la ramasser, en cachette, il essuya ses yeux avec son poing, et tâchant de n’être pas remarqué, il sortit de la chambre.

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