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seignez-les moi. Il n’y a pas à craindre que je les

nie. Si l’Église a l’air d’avoir peur que je ne renie ce qui est nécessaire à mon salut, elle veut me forcer d’avance à reconnaître que tous les dogmes qui me seront enseignés sont la vérité. Le fait que ce que Dieu a révélé aux hommes qui Le cherchent est la vérité, ne souffre pas de doute. Mais donnez-moi ces vérités. Au lieu de ces vérités, on fait exprès un raisonnement inexact, qui tend à me convaincre d’avance que tout ce que l’on me dira sera la vérité. Ce raisonnement, au lieu de me soumettre à la vérité, produit sur moi une impression contraire. Il est évident pour moi que le raisonnement n’est pas juste. Il est évident qu’on ne peut me forcer à accepter d’avance, de confiance, ce qu’on me dira. Mais qui me dit qu’on ne me donnera pas le mensonge comme vérité ? Je sais que dans la Théologie dogmatique, dans le catéchisme, et chez les Patriarches d’Orient, et même dans le symbole des Apôtres, parmi les dogmes, il y en a un sur l’Église, sainte, infaillible, qui est guidée par le Saint-Esprit et conserve les dogmes.

Si les dogmes ne peuvent être exposés par eux-mêmes, s’ils ont besoin de s’appuyer sur le dogme de l’Église, alors il faut commencer par le dogme de l’Église. Si tout est basé sur celui-ci, il faut commencer par lui, et ne pas introduire dans le premier paragraphe le dogme de l’Église comme base de tout, ne le mentionnant qu’en passant, comme

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