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formulé deux opinions contradictoires et on n’a rien dit pour leur solution. J’ai relu très attentivement les cinq pages : pas un mot indiquant comment la comprendre. Il n’y a rien. La conclusion du paragraphe est la suivante :

« Sous ce rapport, les paroles du bienheureux Augustin ne sont pas moins remarquables : « Autre chose est d’être Dieu, autre chose est d’être père. Quoiqu’en Dieu la paternité et l’être soient une seule et même chose, on ne saurait dire néanmoins qu’en vertu de sa paternité le Père soit Dieu, qu’il soit souverainement sage. Ce fut là une idée bien arrêtée (fixa) chez nos pères, et ils repoussaient les Eunomiens comme coupables d’une grave erreur, en ce qu’ils supprimaient toute distinction entre l’essence de la Divinité et ses attributs » (p. 185).

Le chapitre est terminé. Mais de savoir si les Eunomiens ont raison, et en quoi sont remarquables les paroles de saint Augustin, de cela on n’a cure. Comment faut-il donc comprendre ? Les paroles de Jean Damascène sont justes ; l’auteur lui-même le reconnaît. Comment les mettre d’accord avec les paroles de saint Augustin ? Et celles-ci sont-elles justes ou non ? L’auteur ne croit pas nécessaire d’y répondre, et clôt le chapitre.

Dans le paragraphe précédent, sur l’essence et les quatorze attributs de Dieu, j’étais frappé de cette absence absolue de toute pensée et de cette gymnastique des mots contradictoires ou synonymes, dans les ténèbres complètes. Mais ici, il y

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