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Lui-même a confirmé le serment devant le tribunal quand, aux paroles du premier juge : « Je te supplie au nom du Dieu vivant », il a répondu : « Tu l’as dit », puisque chez les Juifs, d’ordinaire le juge prononçait la formule du serment et l’accusé répondait par les paroles : Amen ; ainsi soit-il ; tu l’as dit. (Matth., xxvi, 63, 64.)

L’apôtre Paul appelle Dieu en témoignage de la vérité de ses paroles, ce qui est, évidemment, le même serment. (Rom., i, 9 ; ix, 1 ; ii Cor., i, 23 ; ii, 17 ; Gal., i, 20 ; Philip., i, 8 ; Thess., ii, 5 ; Eph., vi, 16.)

Le serment était prescrit par la loi de Moïse et Dieu n’a pas abrogé ce serment. (Exode, xxii, 11 ; Lev., v, 1 ; Nombres, v, 19 ; Deut., xxix, 12-14.)

Sont interdits seulement les serments mensongers et hypocrites.


Voilà la troisième des règles que Jésus nous a données pour entrer dans le royaume de Dieu ; et l’Église se rapporte également à toutes les trois : elle les nie.

Dans la première règle : Ne te mets pas en colère, l’Église glisse un petit mot εἰϰῆ en vain ») et explique qu’on peut se mettre en colère et que les paroles de Jésus ne signifient rien. « Si tu veux prier, va, et réconcilie-toi avec ton frère. » L’Église dit : Cela peut être incommode, c’est pourquoi on peut prier même quand on ne va pas se réconcilier. Quand des hommes souffrent à cause de moi ; quand des milliers sont dans la misère, dans les prisons, poussés au meurtre, et qu’on me le reproche, je puis prier ; il suffit de dire que je me

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