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V

Tout me confirmait la justesse du sens de la doctrine du Christ qui s’était révélé à moi. Toutefois, de longtemps je ne pus me faire à cette étrange idée qu’après dix-huit cents ans, pendant lesquels la loi du Christ avait été professée par des milliards d’êtres humains et étudiée par des milliers d’hommes, qui avaient consacré à cette étude toute leur existence, je découvrais cette loi du Christ comme quelque chose de nouveau. Mais quelque étrange que cela pût sembler, il en était ainsi : la doctrine du Christ sur la non résistance m’apparut comme quelque chose de tout nouveau dont, jusqu’alors, je n’avais eu la moindre idée. Et je me demandais : d’où cela peut-il venir ? J’avais dû avoir certainement une quelconque idée fausse de la doctrine du Christ pour l’avoir pu méconnaître ainsi. Cette idée fausse, en effet je l’avais eue.

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