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— Vous trouvez-vous bien ici ?

— Oui, ça va ! répondit-elle.

— Ce n’est pas trop dur ?

— Non, rien ! Je ne suis pas encore habituée.

— Je suis heureux que vous soyez ici. Cela vaut mieux que là-bas.

— Où, là-bas ? demanda-t-elle, tandis que ses joues s’empourpraient.

— Là-bas, dans la prison, reprit vivement Nekhludov.

— En quoi donc est-ce mieux ?

— Je suppose qu’ici les gens sont meilleurs ; ils ne sont pas les mêmes que là-bas.

— Mais là-bas, il y en a de bons, dit-elle.

— Je me suis occupé de l’affaire des Menchov ; j’espère qu’on les relâchera, dit Nekhludov.

— Dieu le veuille ! C’est une si excellente vieille, dit-elle, exprimant de nouveau son opinion sur la vieille, et elle sourit légèrement.

— Je pars aujourd’hui pour Pétersbourg. Votre affaire viendra bientôt, et j’espère faire casser le jugement.

— Qu’il soit cassé ou non, maintenant cela m’est égal ! dit-elle.

— Pourquoi maintenant ?

— Comme ça, dit-elle avec un rapide regard interrogateur.

Nekhludov crut comprendre, par cette parole et ce regard, qu’elle désirait savoir s’il persistait dans

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