< Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol4.djvu
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


VI

Après avoir causé jusqu’à satiété, arrivés enfin jusqu’au sentiment qu’on éprouve souvent quand on voit qu’on a peu de traits communs, bien que s’aimant, les deux frères se turent assez longtemps.

— Alors, prends tes bagages et partons tout de suite, — dit l’aîné.

Le cadet rougit soudain et parut gêné.

— Tout droit ? Partir tout droit à Sébastopol ? — demanda-t-il après un moment de silence.

— Mais oui. J’espère que tu n’as pas grand chose à emballer.

— Bon. Partons tout de suite, — dit le cadet avec un soupir et en revenant dans la salle. Mais sans ouvrir la porte il s’arrêta dans le vestibule, et baissant tristement la tête, il se mit à réfléchir. « Aller tout de suite, tout droit à Sébastopol, sous les bombes… C’est affreux ! Cependant, il le faut,

    Cet article est issu de Wikisource. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.