— Chez les Eremkine, madame. Ils sont deux, si beaux. On dit que l’un est comte.
— Comment s’appellent-ils ?
— Je ne puis me rappeler, excusez-moi : Kazarov ou Tourbinov.
— La sotte, elle ne peut même rien raconter. Au moins sache leurs noms.
— Et bien ! Je vais y courir.
— Oh ! oui, je sais que pour cela tu n’es pas en retard. Non, il vaut mieux que Danilo y aille. Frère, dites-lui qu’il aille et demande si messieurs les officiers n’ont besoin de rien. Il faut tout de même faire une politesse, dire que madame a ordonné de s’inquiéter.
Les vieux s’installèrent dans la chambre pour le thé. Lisa alla dans la chambre des bonnes mettre dans le tiroir le sucre cassé. Là Oustuchka parlait des hussards.
— Mademoiselle, petite colombe, voilà une beauté de comte, — dit-elle. — C’est un vrai chérubin aux cils noirs. Un pareil fiancé pour vous, voilà qui ferait un couple, c’est vrai.
Les autres bonnes eurent un sourire d’approbation ; la vieille bonne qui tricotait un bas près de la fenêtre soupira et même chuchota une prière en respirant profondément.
— Alors voilà comment te plaisent les hussards, — dit Lisa. — Oui, tu es bien habile à bavarder. Apporte-moi, s’il te plaît, le rob pour