< Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol8.djvu
Cette page a été validée par deux contributeurs.

rations de dévouement du peuple et que la déclaration de Pétersbourg lui était particulièrement agréable, qu’il était fier d’avoir l’honneur d’être à la tête d’une telle nation, et qu’il tâcherait d’être digne d’elle. Ce rescrit commençait par ces mots : « Sergueï Kouzmitch ! De tous côtés arrivent jusqu’à nous les bruits, etc… »

— « Et ça n’allait pas plus loin que Sergueï Kouzmitch ? » demanda une dame.

— Oui ! oui, pas un iota de plus — répondit en riant le prince Vassili. — Sergueï Kouzmitch… de tous côtés. De tous côtés, Sergueï Kouzmitch… Le pauvre Viazmitinov ne put absolument aller plus loin. Il reprit plusieurs fois le rescrit, mais dès qu’il avait lu : Sergueï… les sanglots… Kouzmitch… de tous côtés, les sanglots l’étouffaient et il devait s’arrêter. Et de nouveau le mouchoir, et de nouveau Sergueï Kouzmitch de tous côtés et les larmes ; de sorte qu’on dut demander à un autre de lire.

— Kouzmitch… de tous côtés… et des larmes… répéta quelqu’un en riant.

— Ne soyez pas méchant, prononça Anna Pavlovna en menaçant du doigt de l’autre bout de table : C’est un si brave et excellent homme notre bon Wiazmitinoff…

Tous riaient beaucoup ; aux places d’honneur de la table, tous semblaient gais et, sous les influences les plus diverses, très animés. Seuls

    Cet article est issu de Wikisource. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.