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II


MAMAN


Maman était assise au salon et versait le thé ; d’une main elle tenait la théière, de l’autre, le robinet du samovar duquel l’eau coulait, débordant de la théière sur le plateau. Mais bien qu’elle regardât fixement, elle ne s’en apercevait pas, et ne remarqua pas non plus notre entrée.

Lorsqu’on essaye d’évoquer l’image d’un être aimé, tant de souvenirs du passé surgissent, que derrière eux, comme derrière les larmes, on la distingue à peine. Ce sont les larmes de l’imagination. Quand j’essaye de me rappeler maman telle qu’elle était à cette époque, je ne me représente que ses yeux bruns, exprimant toujours la même bonté et l’affection, le petit grain de beauté de sa joue, un peu au-dessous de l’endroit où frisottaient

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