< Page:Tolstoï - Œuvres complètes vol1.djvu
Cette page a été validée par deux contributeurs.

donnait papa sur l’endroit où aller et la conduite à tenir (d’ailleurs, il ne tenait jamais compte de ces ordres et n’en faisait qu’à sa tête), détacha les chiens, monta à cheval et en sifflant, disparut derrière les jeunes bouleaux. Les lévriers détachés exprimèrent tout d’abord leur plaisir en agitant la queue, puis après s’être secoués et étirés, ils se mirent à courir de divers côtés, à petits pas, en flairant et en agitant la queue.

— As-tu un mouchoir ? demanda papa.

Je le pris de ma poche et le lui montrai.

— Eh bien ! alors, prends par ce mouchoir le chien gris…

— Girane ? — demandai-je d’un air entendu.

— Oui, et cours par la route. Quand tu arriveras à la clairière, arrête-toi et souviens-toi de ne pas revenir sans un lièvre !

J’attachai mon mouchoir autour du cou velu de Girane et je courus en toute hâte a l’endroit désigné. Papa riait et me criait :

— Plus vite, plus vite, autrement tu seras en retard !

Girane s’arrêtait sans cesse, dressait les oreilles, écoutait les cris des chasseurs. Je n’avais pas assez de forces pour l’arracher de la place et je me mis à crier : « Taïaut ! taïaut ! » Alors Girane s’élança avec une telle violence, que je pus à peine le retenir, et que je tombai plusieurs fois avant d’arriver où il fallait. Choisissant près des racines

    Cet article est issu de Wikisource. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.