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bilité de chaque Église. Une telle base est très chancelante et mensongère et elle a de plus ce défaut : qu’en excluant tout contrôle de ce que propage l’Église qui se reconnaît infaillible, elle ouvre un champ infini à toutes les fantaisies les plus compliquées qu’on donne pour la vérité. Et quand on donne pour celle-ci des affirmations insensées et fantaisistes, alors, naturellement, paraissent des hommes qui protestent contre ces affirmations, et, pour forcer les hommes à croire à ces allégations insensées et fantaisistes, il n’y a qu’un seul moyen : la violence.

Tout le symbole de Nicée n’est qu’un tissu d’affirmations insensées et fantaisistes, — que la violence seule peut faire accepter — qui ne pouvaient naître que chez des hommes se croyant infaillibles. Dieu le Père fit naître avant tout Dieu le Fils de qui tout est prévenu. Le Fils a été envoyé au monde pour le salut des hommes, et là, il est né d’une Vierge, a été crucifié, puis est ressuscité, est remonté au ciel où il est assis à la droite du Père. À la fin du monde, ce Fils viendra juger les vivants et les morts. Et tout cela est une vérité indiscutable révélée par Dieu lui-même.

Si, nous, au XXe siècle, ne pouvons accepter tous ces dogmes contraires au bon sens et au savoir humain, au temps du Concile de Nicée,

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