s’embrouillaient, et, les yeux béants, il regardait sans la voir, par la fenêtre, l’enfant qui jouait toujours.
Enfin, au milieu de ce cauchemar, il se ressaisit lui-même, et attentivement, il lut du commencement à la fin, la correspondance amoureuse.
Cependant, il évoquait entre les lignes les acteurs de ce scénario des plus antiques : sa femme et lui, ainsi qu’il venait de le faire, et puis le lieutenant de Jarnac, troisième personnage, ami du mari et amant de la femme, suivant la tradition.
C’était un ami d’enfance, dont la première visite en débarquant avait été pour Desrocher et sa femme. Plus tard, revenu du Sud avec trois blessures, il avait passé son congé de convalescence à Alger, à tout moment chez eux, « l’enfant de la maison ». Sans causes apparentes, il cessa peu à peu de venir, et puis il se fit envoyer en Italie, où la bataille de Palestro le laissa mort.
M. Desrocher avait souvent admiré jadis combien cet être égoïste et peu intelligent avec ses cheveux très noirs, sa grande santé, ses affectations de fatal et de déshérité, incarnait un des types de l’homme à femmes, et le type alors légué à la mode par le romantisme ! Mais comment supposer que la haute intelligence de sa femme subirait jamais le prestige de ce reître bellâtre et nul.
Ces lettres composaient d’ailleurs le cycle ordinaire. Les premières rappelaient les romans fashionables par leur adoration ou leur joie dithyrambique, mais Jarnac se dévoilait