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parmi les premiers à vous féliciter sur votre heureux

retour parmi nous.

— Connaissiez-vous déjà cette nouvelle lorsque vous êtes arrivé ? demanda M. Thorpe en s’inclinant, mais en touchant à peine la main de son visiteur.

— Nous avons reçu une invitation de Sophie Martin, répondit l’élégant Spencer, qui en réalité n’avait été attiré que par la lettre de miss Wilkins.

— Mais vous n’avez pas daigné répondre à cette invitation, reprit impitoyablement M. Thorpe.

— Cela m’a été impossible, mon très-cher monsieur, car…

— Cela ne me regarde pas, monsieur, interrompit M. Thorpe ; je vous vois maintenant et je suis très-satisfait de pouvoir faire connaissance avec vous et avec vos fils, avant de quitter de nouveau l’Angleterre. »

Puis, se tournant vers Algernon, M. Thorpe continua à voix basse : « Je vous demande pardon, cher enfant. À l’avenir je croirai tout ce que vous direz, même les choses les plus incroyables. »

Algernon parut tout étonné, car il avait complètement oublié la manière un peu brusque dont M. Thorpe l’avait traité à propos de Sophie.

« Je viens de faire ma visite de noces, reprit le véritable héritier ; me comprenez-vous bien maintenant ?

— Et qu’est-ce que le marié a dit en vous voyant ?

— Il est assez prudent, car il a promptement réprimé le mouvement de colère bien naturel dont il n’a pas été le maître. Aussi je compte bien le consoler matériellement, sans cependant me faire tort à moi-même ni aux autres. »

Algernon, par un sourire approbateur, montra qu’il avait compris et approuvé l’intention de son riche cousin.

Les deux amis se dirigèrent alors vers le salon, où ils

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