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CHAPITRE V.


Après s’être remis de l’émotion que lui avait causée la petite scène avec Sophie, M. Thorpe se dirigea vers le piano, auprès duquel étaient encore les trois sœurs.

« Je regrette de ne pas avoir des harpes galloises, dit-il, car j’aime la musique, et j’ai surtout une prédilection pour les airs nationaux des différents pays.

— Vieille brute ! murmura miss Eldruda à miss Elfreda Wilkins.

— Il n’y a que les servantes qui se servent de nos harpes, répondit miss Elfreda ; mais, si vous aimez la musique saxonne, voici un chant qui raconte les exploits d’un de nos ancêtres, et je peux vous le chanter. Vous savez que les Wilkyns sont d’une très-ancienne noblesse.

— Je pense que sir Temple sera satisfait d’entendre ce morceau ; aussi devrions-nous l’attendre pour le chanter, répondit M. Thorpe ; mais Sophie ou Florence pourraient peut-être nous dire en attendant quelque chose de moins historique.

— Je ne connais point le talent de mes cousines ; mais mes sœurs et moi nous avons fait de sérieuses études, et nous sommes assez bonnes exécutantes.

— C’est très-bien, cela, répondit M. Thorpe, et se retournant alors, il aperçut Sophie, qui l’avait suivi et semblait vouloir lui parler.

— Il me semble, dit-elle, que vous aviez désiré du thé ; voulez-vous que je sonne pour qu’on en apporte ?

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