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qu’elle souffrait de l’humiliation qu’elle venait d’essuyer.

Sir Charles s’assit alors près de la table et fit regarder des gravures à mistress Heathcote, tout en causant avec les trois demoiselles galloises. En entendant sa cousine reparler de la chute d’eau, miss Martin craignant qu’on ne se décidât à y aller, s’était retirée dans sa chambre.

Nancy était occupée à faire le lit. Sophie lui demanda pardon de venir ainsi la déranger ; mais elle lui dit que ces dames allaient sortir, et que, comme elle n’aimait pas à salir toutes ses affaires pour que les domestiques fussent obligés de les nettoyer ensuite, elle préférait rester à la maison toute seule.

« Puisque vous êtes là, Nancy, seriez-vous assez gentille pour me mener voir un peu les appartements ? et puis, il doit y avoir des portraits de famille dans la maison, et j’aime tant à regarder des peintures.

— Oh ! oui, miss, il y en a beaucoup, moins pourtant qu’à Temple ; mais dans la chambre de monsieur il y en a de très-beaux.

— Oh ! si vous aviez le temps de me mener chez mon oncle pendant qu’il est au billard, cela me ferait bien plaisir, Nancy.

— Je le veux bien, miss, mais c’est à l’autre bout de la maison. »

Sophie suivit son guide, et après avoir traversé le château, qui était très-vaste et très-élégamment meublé, ils arrivèrent enfin à destination.

L’appartement de M. Thorpe était très-spacieux ; le lit était comme perdu au milieu de cette grande chambre, et, quoiqu’il y eût une quantité d’armoires et de meubles, la pièce paraissait presque nue et vide.

Des tableaux pendaient le long des murs. Sophie

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