< Page:Vallès - L’Insurgé.djvu
Cette page a été validée par deux contributeurs.

lotade par un obus, et dont le crâne défoncé a l’air d’avoir été rongé par les rats.

Je ne dors pas ! J’écoute, l’oreille contre terre, les bruits qui peuvent venir du lointain.


Y a-t-il un lien de défense, un plan d’ensemble ? C’est le général La Cécilia, m’a-t-on dit, le commandant de ce rayon de Paris, qui porte ces secrets dans les fontes de sa selle. Il doit venir donner à Lisbonne les dernières instructions.


Nous ne savons rien, nous autres !

Quand, à la Commune, nous voulions toucher aux choses de guerre, le Comité militaire faisait sonner ses éperons, et l’on nous renvoyait à l’Instruction publique, ou ailleurs — chacun dans son trou !

— Avez-vous été soldat ? qu’y connaissez-vous ? Il y a une commission nommée, ne lui mettez pas votre porte-plume dans les jambes… laissez faire les spécialistes !…


Ah ! maintenant, je m’en ronge les poings !

Où est-il, La Cécilia ? Je n’entends pas approcher son fameux cheval noir, qu’il aime à faire piaffer, dit-on.

J’ai envie de me lever, de prendre la première rosse venue, de l’enfourcher, et de descendre au galop sur Paris, pour aller hurler ma rage et en appeler au peuple.

    Cet article est issu de Wikisource. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.