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II
PENSIONNAIRES
L’une avait quinze ans, l’autre en avait seize ;
Toutes deux dormaient dans la même chambre
C’était par un soir très lourd de septembre :
Frêles, des yeux bleus, des rougeurs de fraise,
Chacune a quitté, pour se mettre à l’aise,
La fine chemise au frais parfum d’ambre.
La plus jeune étend les bras et se cambre,
Et sa sœur, les mains sur ses seins, la baise.
Puis tombe à genoux, puis devient farouche
Et tumultueuse et folle et sa bouche
Plonge sous l’or blond, dans les ombres grises ;
Et l’enfant, pendant ce temps-là, recense
Sur ses doigts mignons des valses promises,
Et, rose, sourit avec innocence.
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