La plénitude! Ils l’ont superlativement:
Baisers repus, gorgés, mains privilégiées
Dans la richesse des caresses repayées.
Et ce divin final anéantissement!
Comme ce sont les forts et les forts, l’habitude
De la force les rend invaincus au déduit.
Plantureux, savoureux, débordant, le déduit!
Je le crois bien qu’ils ont la pleine plénitude!
Et pour combler leurs vœux, chacun d’eux tour à tour
Fait l’action suprême, a la parfaite extase,
— Tantôt la coupe ou la bouche et tantôt le vase, —
Pâmé comme la nuit, fervent comme le jour.
Leurs beaux ébats sont grands et gais. Pas de ces crises:
Vapeurs, nerfs. Non, des jeux courageux, puis d’heureux
Bras las autour du cou, pour de moins langoureux
Qu’étroits sommeils à deux, tout coupés de reprises.
Dormez, les amoureux! Tandis qu’autour de vous
Le monde inattentif aux choses délicates,
Bruit ou gît en somnolences scélérates,
Sans même, il est si bête! être de vous jaloux.
Et ces réveils francs, clairs, riants, vers l’aventure
De fiers damnés d’un plus magnifique sabbat?
Et salut, témoins purs de l’âme en ce combat
Pour l’affranchissement de la lourde nature!