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madame aubin


MADAME AUBIN qui s’est reprise.

Que voulez-vous ? j’ai changé d’idée.


PELTIER très sec et parlant des dents.

Bien. Vous vous êtes jouée de moi. Je ne suis pas à ce point un jeune homme encore. On ne me berne pas. Car, ma chère, je ne crois pas à un caprice de vous, à un revirement si subit, à un coup de tonnerre de vertu !…


MADAME AUBIN

N’employez plus ce mot vertu. Il est terrible à nos oreilles. Je vous disais tout à l’heure que j’avais comme peur du présent, oui peur de rester ici ainsi ; mais j’ajoutais que ce présent ne m’épouvantait pas. C’est là-dessus que vous vous êtes récrié, au moment où j’allais vous expliquer que par là j’entendais me fier à votre honneur pour me laisser me décider en paix… Et vous vous êtes emporté jusqu’à m’irriter aussi et vous venez de me dire des choses !… Un caprice, moi, à mon âge de vingt-huit ans ! Un revirement, oui ! un coup de tonnerre de… conscience, oui, là, croyez-y.


PELTIER

Mais quel rôle est-ce que vous voulez que je joue

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