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les poètes maudits


LES DEUX AMOURS


C’était l’amour plus folâtre que tendre ;
D’un trait sans force il effleura mon cœur ;
Il fut léger comme un riant mensonge.

················
Il offrit le plaisir sans parler de bonheur.
················
C’est dans tes yeux que je vis l’autre amour.
················
Cet entier oubli de soi-même,

Ce besoin d’aimer pour aimer
Et que le mot aimer semble à peine exprimer
Ton cœur seul le renferme et le mien le devine.
Je sens à tes transports, à ma fidélité,
Qu’il veut dire à la fois bonheur, éternité,
Et que sa puissance est divine.


LES DEUX AMITIÉS


Il est deux amitiés comme il est deux amours ;
L’une ressemble à l’imprudence :
C’est un enfant qui rit toujours.


Et tout le charme décrit divinement d’une amitié de petites filles,


················
Puis… L’autre amitié plus grave, plus austère,

Se donne avec lenteur, choisit avec mystère.

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