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LES POÈTES MAUDITS 75

Sous ces arceaux tendus d’ombre et de désespoir Si des yeux inquiets s’allumaient pour me Toir? Oh! ce serait ma mère intrépide et bénie Descendant réclamer sa fille assez punie. Oui ! ce serait ma mère ayant attendri Dieu Qui viendra me sauver de cet horrible lieu, Et relever au vent de la jeune espérance Son dernier fruit tombé mordu par la souffrance. Je sentirai ses bras si beaux, si doux, si forts, M’étreindre et m’enlever dans ses puissants efforts; Je sentirai couler dans mes naissantes ailes L*air pur qui fait monter les libres hirondelles. Et ma mère en fuyant pour ne plus revenir M’emportera vivante à travers l’avenir ! Mais avant de quitter les mortelles campagnes Nous irens appeler des ftmes pour compagnes, Au bout du champ funèbre où j ’ai mis tant de fleurs. Nous ébattre aux parfums qui sontnés de mes pleurs. Et nous aurons des voix, des transports et des flam- [mes Pour crier : Venez-vous ? à ces dolentes âmes. « Venez-vous vers l’été qui fait tout refleurir. Où nous allons aimer sans pleurer, sans mourir? r

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