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ne recouvrent jamais d’une seule couche ininterrompue toute la surface de la planète. Elles constituent les régions chimiquement actives de la planète ; c’est là que sont concentrés de très divers systèmes statiques stables d’équilibres dynamiques, des éléments chimiques terrestres.

Ce sont les régions où l’énergie rayonnante du Soleil, qui pénètre tout le Globe, prend la forme d’énergie chimique terrestre libre ; l’énergie solaire se transforme en énergie terrestre par degrés différents pour différents éléments chimiques. L’existence de ces régions de la planète est liée d’une part à l’énergie que celle-ci reçoit du Soleil, d’autre part aux propriétés de la matière vivante, remplissant le rôle d’accumulateur et de transformateur de cette énergie en énergie chimique terrestre. Les propriétés et les distributions des éléments chimiques eux-mêmes y jouent un rôle important.


160. — Tous ces concentres vitaux sont en relation étroite les uns avec les autres. Ils ne peuvent exister indépendamment. Ce lien entre diverses pellicules et concentrations vitales, et leur caractère inaltérable à travers les temps est le trait éternel du mécanisme de l’écorce terrestre.

Comme il n’a jamais existé de période géologique indépendante de la Terre ferme, il n’a non plus existé de période où cette Terre existât seule. Ce n’est que la fantaisie scientifique abstraite qui a pu concevoir notre planète sous forme de sphéroïde, lavé par l’Océan, sous forme de la Panthalasse de E. Suess ou sous celle de pénéplaine, inanimée, nivelée, aride, telle que E. Kant l’avait figurée il y a longtemps, et plus récemment P. Lowell.

La Terre ferme et l’Océan ont coexisté depuis les époques géologiques les plus reculées. Cette coexis-

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