< Page:Vernadsky - La Biosphère, 1929.djvu
Cette page a été validée par deux contributeurs.

7.

On peut aisément évaluer la justesse du premier principe biogéochimique en étudiant la migration biogène. La tendance qu’elle a à atteindre son développement maximum dans la biosphère peut être observée dans la nature à l’occasion de deux phénomènes : en premier lieu, la migration biogène occupera le plus grand espace possible, l’espace maximum qui lui est accessible du fait de la masse de la matière vivante et de la technique vitale inhérente à cette dernière. Ce phénomène se manifeste par l’ubiquité de la vie dans la biosphère, comme nous l’observons partout.

Mais la migration biogène, en ce qui concerne son action géochimique, ne dépend pas seulement de la quantité des atomes captés par elle à tout moment dans la biosphère, mais aussi de la rapidité de leur mouvement, du nombre des atomes passant à travers la matière vivante dans l’unité de temps ou du déplacement dans cette même unité de temps provoqué par une intervention d’ordre technique de cette matière vivante au sein du milieu ambiant.

Le premier principe biogéochimique se manifeste alors par la pression de la vie, que nous observons effectivement dans la biosphère et par l’accélération croissante de l’activité technique de l’homme civilisé.

Il importe en même temps de tenir compte, surtout dans le phénomène de l’ubiquité de la vie, mais aussi dans celui de sa pression, de l’existence dans la biosphère de formes vitales évoluant dans des milieux de caractère physique radicalement différent.

On peut et on doit au fond admettre que la vie se manifeste dans deux espaces physiquement divers.

D’une part elle apparaît dans le champ de la gravi-

    Cet article est issu de Wikisource. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.