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« Est-elle réellement utile, cette Muraille de la Chine ?… m’a demandé le major Noltitz.

– Aux Célestes, je ne sais, ai-je répondu, mais certainement à nos orateurs politiques, auxquels elle sert de comparaison, quand ils discutent des traités de commerce. Sans elle, que deviendrait l’éloquence législative ? »

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XXIII


Je n’ai pas vu Kinko depuis quarante-huit heures, et encore, la dernière fois, n’ai-je pu échanger que quelques paroles pour le rassurer.

La nuit prochaine, j’essaierai de lui rendre visite ; j’ai soin de me procurer des provisions à la gare de Sou-Tchéou.

Nous sommes partis à trois heures. Nos wagons sont attelés à une locomotive plus puissante. À travers ces territoires accidentés, les rampes sont quelquefois assez raides. Sept cents kilomètres nous séparent de l’importante cité de Lan-Tchéou, où nous ne devons arriver que le lendemain matin, en marchant à une vitesse de dix lieues à l’heure.

Je fais observer à Pan-Chao que cette moyenne est relativement peu élevée.

« Que voulez-vous ? me répond-il en croquant des graines de pastèque, vous ne changerez pas et rien ne changera le tempérament des Célestes. Comme ils sont conservateurs à l’excès, ils conserveront cette vitesse, quels que soient les progrès de la locomotion. Et d’ailleurs, monsieur Bombarnac, que l’Empire du Milieu

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