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que fasse ce jeune Roumain qui ne sait pas un mot de chinois, et n’a pour s’expliquer que l’insuffisante langue des gestes ? Aussi ne parvient-il pas à se faire comprendre, et, d’ailleurs, quelle explication aurait-il pu donner ?…

Zinca Klork et moi, nous étions près de lui.

« Ma Zinca… ma chère Zinca ! s’écrie-t-il en pressant la jeune fille sur son cœur.

– Mon Kinko… mon cher Kinko ! répond-elle, tandis que ses larmes se mêlent aux siennes.

– Monsieur Bombarnac… dit le pauvre garçon, qui n’a plus d’espoir que dans mon intervention.

– Kinko, ai-je répondu, ne vous désolez pas, et comptez sur moi !… Vous êtes vivant, vous que nous croyions mort…

– Eh ! je n’en vaux guère mieux ! » murmure-t-il.

Erreur ! Tout vaut mieux que d’être mort, – même alors qu’on se voit menacé d’aller en prison, fût-ce une prison chinoise. Et c’est bien ce qui a eu lieu, malgré les supplications de la jeune fille auxquelles je joignis les miennes, sans parvenir à me faire comprendre, tandis que Kinko était entraîné par les agents de police à travers les rires et les huées de la foule…

Mais je ne l’abandonnerai pas… Non ! Dusse-je remuer ciel et terre, je ne l’abandonnerai pas !

――――――――


XXVII


Si jamais l’expression « échouer au port » peut être employée au sens le plus précis, c’est évidemment en cette circonstance, et l’on m’excusera de m’en servir. Toutefois, de ce qu’un navire échoue en

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