< Page:Verne - Claudius Bombarnac.djvu
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

treize jours, après miss Nellie Bly, qui l’a fait en soixante-douze, après l’honorable Train qu’il l’a fait en soixante-dix, cet Allemand prétend le faire en trente-neuf ?…

Il est vrai, les moyens de communication sont actuellement plus rapides, les directions plus rectilignes, et, en utilisant le Grand-Transasiatique qui met Pékin à quinze jours de la capitale prussienne, le baron peut abréger de moitié la durée de l’ancien parcours par Suez et Singapore.

« Il n’arrivera jamais ! m’écriai-je.

– Et pourquoi ?… demanda Popof.

– Parce qu’il est toujours en retard. À Tiflis, il a failli manquer le train, et manquer le paquebot à Bakou…

– Mais il n’a pas manqué le départ à Ouzoun-Ada…

– N’importe, Popof, je serai bien surpris si cet Allemand bat les Américains et les Américaines dans ce match de « globe-trotters » !

――――――――


VII


Le train est arrivé à Kizil-Arvat, – deux cent quarante-deuxième verste depuis la Caspienne, – à sept heures treize minutes du soir au lieu de sept heures. Ce léger retard a provoqué treize objurgations du baron, une par minute.

Nous avons deux heures de stationnement en gare de Kizil-Arvat. Bien que le jour commence à tomber, je ne puis mieux employer mon temps qu’à visiter cette petite ville, qui compte plus de deux mille habitants, Russes, Persans et Turkomènes. Peu de choses à voir, d’ailleurs, ni au dedans ni aux alentours, où la campagne, dé-

    Cet article est issu de Wikisource. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.