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Vos gardes sont-il pr^ts ? puis-je enfin l’avertir


SOHÊME.

Oui, j’ai tout ordonné ; la reine peut partir.


NARBAS.

Souffrez donc qu’à l’instant un serviteur fidèle
Se prépare, seigneur, à marcher après elle


SOHÊME.

Allez ; loin de ces lieux je conduirai vos pas :
Ce séjour odieux ne la méritait pas.
Qu'un dépôt si sacré soit respecté des ondes !
Que le ciel, attendri par ses douleurs profondes,
Fasse lever sur elle un soleil plus serein !
Et vous, vieillard heureux, qui suivez son destin,
Des serviteurs des rois sage et parfait modèle,
Votre sort est trop beau, vous vivrez auprès d'elle.


Scène II.

Sohême, Ammon, suite de Sohême.

SOHÊME.

Mais déjà le roi vient ; déjà dans ce séjour
Le son de la trompette annonce son retour.
Quel retour, justes dieux ! que je crains sa présence !
Le cruel peut d'un coup assurer sa vengeance.
Plût au ciel que la reine eût déjà pour jamais
Abandonné ces lieux consacrés aux forfaits !
Oserai-je moi-même accompagner sa fuite ?
Peut-être en la servant il faut que je l'évite...
Est-ce un crime, après tout, de sauver tant d'appas ;
De venger sa vertu ?... Mais je vois Idamas.


Scène III.

Sohême, Idamas, Ammon, suite.

SOHÊME.

Ami, j'épargne au roi de frivoles hommages,
De l'amitié des grands importuns témoignages,

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