et Bouchot veulent que ce soit.M"" (lausr-in, qui devait débuter un peu plus
tard (2S avril IT3I) dans le personnaiic de.lunie, de Brilannicus. 11 nous a été facile de constater l’erreur dans les registres de la Comédie-Française, qui portent le nom de M" Dani^eville. ii laquelle reviendraient alors de droit la lettre et les vers adressés à Tullie. et dont M"*" Gaussin a bénéficié jus(|u"à ce jour.
" La jeune actrice, sentant toute la responsabilité qu’elle assumait en se chargeant de ce rôle, n’était rien moins que rassurée ; et il y parut. Voltaire, le lendemain matin, lui écrivit une lettre charmante où il lui donnait toutes les exhortations et tous les encouragements capables de lui rendre cette confiance en soi dont l’acteur a plus besoin que tout autre : « Nevousdécou- « ragez pas, lui marquait-il, songez que vous avez joué à merveille aux répé- « titions ; qu’il ne vous a manqué hier (|ue d’être hardie. Votre timidité même « vous fait honneur. Il faut prendn ; demain votre revanche. J’ai vu tomber « Mariamne et je l’ai vue se relever. »
« Au reste, M""= Dangeville ne démentit pas ses prévisions : « Mon valet « de chambre arrive dans le moment, mandait le poëte à Thiériot dans un « de ces billets rapides que son besoin d’expansion lui faisait griffonner à « tout instant, qui me dit que Tullie a joué comme un ange. » Malgré l’é- motion de l’actrice, BriiLua obtint un grand succès à la première représen- tation (Il décembre). 3[ais ce succès ne se soutint pas ; la recette tondia. à la deuxième représentation, de cinq mille soixante-cinq à deux mille cinq cent quarante livres. La pièce eut quinze représentations. La recette de la dernière (17 janvier 1731) ne s’éleva pas à plus de six cent soixante livres. Le chifïre n’était que trop éloipient ; on se le tint pour dit. )>
Les accusations ordinaires de vol, de plagiat, s’élevèrent contre l’auteur. Les rivaux, les ennemis, prétendirent que Voltaire avait fait des emprunts à une tragédie de /îrw<M.9, de M"« Bernard, à laquelle Fontenelle avait collaboré, et qui avait été représentée quarante ans auparavant (18 déc. 1690). Piron affirme même que Fontenelle se fâcha : « Cet illustre prend la chose en très- mauvaise part, écrit-il au marquis d’Orgeval, l’autre s’en moque ; l’habit est recousu de beau fil blanc et raccommodé avec de belles pièces de pourpre ; la friperie triomphe, et malheur aux curieux ! »
Il est bien entendu que la tragédie de Noltaire n’était pas la première que l’histoire du premier Brutus, condanuiani à mort ses enfants, eût insiurée. La ])remière (jue les annalistes nous signalent est intitulée : La Mort des enfaiils de lirule. Elle est de La (^alprenède. Elle obtint un grand succès à l’hôtel de Bourgogne en 1017, et eut deux éditions. En voici la donnée :
« Tullie, fille de Tarquin, est aimée de Tite et de Tibère, fils de Brutus. On croit qu’elle a péri le jour où son père a perdu la couronne, mais c’est une erreur : elle a été sauvée par l’adresse de Vitelle, son beau-frère. Elle est donc dans Rome, à portée par conséquent d’appuyer la conjuration en faveur de Tarquin. Cette conjuration est découverte au troisième acte. Brutus apprend avec indignation que ses deux fils, séduits par les discours de Vitelle et plus encore par la passion qu’ils ont pour Tullie. ont tenté de rétablir le tyran sur le trône. Il ne s’agit, dans les deux derniers actes, que