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cette divinité qui se transforme en pluie d’or pour m’obtenir ?


FANCHON.

Vous ne pourrez la voir que ce soir, sur le tard : mais je viens vous consoler.


LE COMTE.

Mon aimable enfant, rien n’est si consolant que votre vue ; et, le diable m’emporte ! il me prend fantaisie de vous payer ce que je dois à cette aimable personne.


FANCHON.

Je ne suis point intéressée, et ne vais point sur le marché des autres. Réservez toutes vos bontés pour elle ; elle les mérite mieux que moi : c’est le visage du monde le plus aimable, la taille la plus belle, des airs charmants…


LE COMTE.

Ah ! ma chère Fanchon !


FANCHON.

Le ton de voix tendre et touchant, un esprit juste, fin, doux, le cœur le plus noble : hélas ! vous vous en apercevrez assez. Si vous vouliez être honnête homme au lieu d’être petit-maître, vous conduire en homme sage au lieu de vous ruiner en grand seigneur, elle vous adorera toute sa vie.


LE COMTE.

Ma chère Fanchon !


FANCHON.

Soyez sûr qu’elle ne vivra que pour vous, et que son amour ne sera point incommode : qu’elle chérira votre personne, votre honneur, votre famille, comme sa personne, son honneur, sa famille propre ; que vous goûterez ensemble un bonheur dont vous n’avez point d’idée… ni moi non plus.


LE COMTE.

Ma chère Fanchon, vous m’éblouissez, vous me ravissez ! je suis en extase, je meurs déjà d’amour pour elle. Ah ! pourquoi faut-il que j’attende encore une heure à la voir ?


FANCHON.

Vous voilà ému de tout ce que je viens de dire ; vous le seriez bien davantage si… Enfin, que diriez-vous si je vous donnais de sa part cinquante mille livrets en diamants ?


LE COMTE.

Ce que je dirais ?… je dirais que cela est impossible ; je ferais imprimer ce conte à la fin des Mille et une Nuits.


FANCHON.

Cela n’est point impossible : les voilà.

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