< Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome2.djvu
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



Scène II.

CORASMIN, NÉRESTAN.

Corasmin.

En ces lieux, un moment, tu peux encor rester.
Zaïre à tes regards viendra se présenter.



Scène III.

NÉRESTAN.

Nérestan.

En quel état, ô ciel ! en quels lieux je la laisse !
Ô ma religion ! ô mon père ! ô tendresse !
Mais je la vois.



Scène IV.

ZAÏRE, NÉRESTAN.

Nérestan.

Ma sœur, je puis donc vous parler ;
Ah ! dans quel temps le ciel nous voulut rassembler !
Vous ne reverrez plus un trop malheureux père.


Zaïre.

Dieu ! Lusignan ?...


Nérestan.

Il touche à son heure dernière.
Sa joie, en nous voyant, par de trop grands efforts,
De ses sens affaiblis a rompu les ressorts ;
Et cette émotion dont son âme est remplie,
A bientôt épuisé les sources de sa vie.
Mais, pour comble d’horreurs, à ces derniers moments,
Il doute de sa fille et de ses sentiments ;
Il meurt dans l’amertume, et son âme incertaine
Demande en soupirant si vous êtes chrétienne.

    Cet article est issu de Wikisource. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.