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LES

DROITS DES HOMMES

��ET

��LES USURPATIONS DES PAPES'.

��1. — UN PRETRE DE CHRIST DOIT-IL ETRE SOUVERAIN?

Pour connaître les droits du genre humain, on n'a pas besoin de citations. Les temps sont passés où des Grotius et des Pufïen- dorf cherchaient le tien et le mien dans Aristote et dans saint Jérôme, et prodiguaient les contradictions et l'ennui pour con- naître le juste et l'injuste. Il faut aller au fait.

Un territoire dépend-il d'un autre territoire ? Y a-t-il quelque loi physique qui fasse couler l'Euphrate au gré de la Chine ou des Indes? Non, sans doute, Y a-t-il quelque notion métaphysique qui soumette une île Moluque à un marais formé par le Rhin et la Meuse 2? il n'y a pas d'apparence. Une loi morale? pas davan- tage.

D'où vient que Gibraltar, dans la Méditerranée, appartint autrefois aux Maures, et qu'il est aujourd'hui aux Anglais, qui

1. Le ministère français, pour justifier l'occupation d'Avignon, avait fait impri- mer les Recherches historiques concernant les droits du pape sur la ville et l'État d'Avignon, avec pièces justificatives, par C.-F. Pfeffel; l'/68, in-8». Ce fut peut- être ce qui donna à Voltaire l'idée de composer son ouvrage, dont les Mémoires secrets parlent à la date du 9 octobre 1768. 11 était alors intitulé les Droits des hommes et les Usurpations des autres, traduit de l'italien, in-8" de 48 pages. Une autre édition de 1768, qui n'a que 47 pages, porto de plus ces mots: par l'auteur de l'Homme aux quarante écus. Dans sa lettre à M""= du Deffant, du 6 janvier 1769, Voltaire l'intitule les Droits des uns et les Usurpations des autres. Ce n'était pas là toute sa pensée, qu'il ne cache plus dans sa lettre à Frédéric, du '18octobre 1771. D'après cette lettre on ne peut pas, ce me semble, hésiter à rétablir le titre tel que je le donne. Pour la commodité des lecteurs, j'ai numéroté les paragraphes. (B,)

2, La Hollande.

27. — MÉLANGES. VL 13

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