118 PENSÉES, HHMARQUES,
Oui doit étro le favori d'un roi? Le peuple': mais le peuple parle ti'0|) haut.
^.^^ L'imagination galope; le jugemeiil ne va que le pas.
^^ Il faut avoir une religion, et ne pas croire aux prêtres ; comme il faut ;i\oir du régime, et ne ))as croire aux médecins.
En ajant bien dans le cœur que tous les hommes sont égaux, et dans la tête que l'extérieur les distingue, on peut se tirer d"an";iire dans le monde.
^ Plusieurs savants - sont comme les étoiles du pôle, qui marchent toujours et n'avancent point.
^ On dit des gueux qu'ils ne sont jamais hors de leur chemin: c'est qu'ils n'ont point de demeure iixe. 11 en est de même de ceux (jui disputent sans a\oir des notions déterminées.
^ Nous traitons les hommes comme les lettres que nous rece- vons; nous les lisons avec empressement, mais nous ne les re- lisons pas^
Ou mon remède est bon, ou il est mauvais : s'il est bon, il faut le prendre; s'il est mauvais... mais il est bon. — Langage de charlatans en plus d'un genre.
^ I»ay]e dit quelque part que les courtisans sont comme des laquais, parlant entre eux de leurs gages, de leurs profits, se plaignant, et médisant de leurs maîtres. Et milord Halifax, que les cours sont un assemblage de gueux du bel air et de men- diants illustres. 11 dit que quand on n'a pas quelquefois plus d'esprit et de courage qu'il ne faut, on n'en a pas souvent assez.
Croniwell (lisait ((u'on n'allait jamais si loin que quand on ne savait plus où on allait.
L'Estoc le chirurgien avait fait doux enfants à la princesse Elisabetb , et l'avait fnile impératrice : pour récompense il lui
1. Voltaire a cité colle pensée conune étant d'un anciiMi ; voyez tome XIX, page 93.
2. Jouy, citant celte pensée cunuiie un propos, écrit: «Nos savants d Alle- magne. »
3. Laiiarpe remarquait, à l'occasion de cette phrase, qu'on relit les lettres d'amour, et qu'on revoit les personnes qui plaisent. (B.)
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